2 novembre 2004
Poème D'Ange Ange plein de gaieté,connaissez-vous
Poème D'Ange
Ange plein de gaieté,
connaissez-vous l'angoisse?
La honte,
les remords,
les sanglots,
les ennuis ?
Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits
Qui compriment le coeur
comme un papier qu'on froisse ?
Ange plein de gaieté,
connaissez-vous l'angoisse ?
Ange plein de santé,
connaissez-vous les fièvres ?
Qui, le long des grands murs
de l'hospice blafard,
Comme des exilés,
s'en vont d'un pied traînard,
Cherchant le soleil rare
et remuant les lèvres ?
Ange plein de santé,
connaissez-vous les fièvres ? Ange plein de beauté,
connaissez-vous les rides ?
Et la peur de vieillir
et ce hideux tourment
De lire la secrète horreur du dévouement
Dans des yeux
où longtemps burent nos yeux avides ?
Ange plein de beauté,
connaissez-vous les rides ? Ange plein de bonheur, de joie et de lumières, David mourant aurait demandé la santé Aux émanation de ton corps enchanté ; Mais de toi je n'implore, ange que tes prières, Ange plein de bonheur, de joie et de lumières !
connaissez-vous l'angoisse?
La honte,
les remords,
les sanglots,
les ennuis ?
Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits
Qui compriment le coeur
comme un papier qu'on froisse ?
Ange plein de gaieté,
connaissez-vous l'angoisse ?
Ange plein de bonté,
connaissez-vous la haine ?
Et les poings crispés dans l'ombre
et les larmes de fiel,
Quand la vengeance bat son infernal rappel,
Et de nos facultés se fait le capitaine ?
Ange plein de bonté,
connaissez-vous la haine ?
connaissez-vous les fièvres ?
Qui, le long des grands murs
de l'hospice blafard,
Comme des exilés,
s'en vont d'un pied traînard,
Cherchant le soleil rare
et remuant les lèvres ?
Ange plein de santé,
connaissez-vous les fièvres ?
connaissez-vous les rides ?
Et la peur de vieillir
et ce hideux tourment
De lire la secrète horreur du dévouement
Dans des yeux
où longtemps burent nos yeux avides ?
Ange plein de beauté,
connaissez-vous les rides ?
Charles Baudelaire
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